lundi 20 septembre 2021

Bioctobre 2018 - jour 12: Baleine

Ce billet est issu de la planche XII du livre Bioctobre 2018-2019, autour du mot clé "Whale".
Pour en savoir plus sur le livre et se le procurer rendez-vous sur cette page : Bioctobre 2018-2019 : Le livre
 
 
 
 Planche N°XII                                          #Whale

- Baleine -


    Que peuvent bien avoir en commun une baleine et une balane ? A priori pas grand-chose en dehors leur paronymie (sonorités proches) … La baleine désigne un mammifère marin (groupe des Cétacés) muni de fanons (Mysticètes), nous y reviendrons. Parmi les différentes espèces de baleines citons le rorqual bleu (Balaenoptera musculus) plus gros animal au monde (30 m, 170 t), ou la baleine à bosse illustrée ici (Megaptera novaeangliae). Une balane est un crustacé (groupe des Cirripèdes) fixé sur les rochers ou d’autres organismes, produisant une coquille calcaire appelée muraille, constituée de plaques et formant un cône ouvert au sommet. Extrêmement fréquentes et faciles à observer à marée basse ou sur les coquilles des moules, les balanes ne mesurent guère plus d’un centimètre et semblent bien insignifiantes. Ces deux organismes que tout oppose en apparence ont pourtant quelques points communs…

    Tout d’abord, certaines espèces de balanes, dont Coronnula diadema, illustrée ici ont élu domicile sur l’épiderme des baleines. Ils vivent en « épibiontes » profitant du voyage offert par leurs immenses vaisseaux vivants. Si les balanes tirent un avantage nutritif de ce mode de vie, leur impact sur la baleine n’est pas clair : incidence positive quand les balanes constituent une armure ou un éperon pour les combats, répercussion négative si l’on considère la perte d’hydrodynamisme. Finalement on considère que l’impact est globalement neutre (on parle de commensalisme).

    Le second point commun réside dans l’alimentation : les deux organismes sont des filtreurs. Les balanes utilisent leurs pattes modifiées comme de petits tentacules articulés permettant de capter les particules organiques. Les baleines elles absorbent dans leur bouche d’énormes quantités d’eau riche en krill (petits crustacés très abondants). Leur cavité buccale se dilate alors comme un soufflet grâce aux sillons ventraux. La langue entre ensuite en action, tel un piston géant, elle repousse l’eau à travers les fanons, sortes de longs poils rigides fixés à la mâchoire supérieure. Le krill est ainsi retenu tandis que l’eau ressort.

    Au-delà de ces exemples, notons pour conclure que la quasi-totalité des chaînes alimentaires en milieu marin repose au final sur des organismes minuscules constituant le plancton. La très forte productivité de ces écosystèmes régénère sans cesse le stock de matière organique dans un flux propre au vivant et aboutissant aux baleines, géantes et majestueuses.

Pour en savoir plus : 
Nogata, Yasuyuki, and Kiyotaka Matsumura. "Larval development and settlement of a whale barnacle." Biology letters 2.1 (2006): 92-93. https://doi.org/10.1098/rsbl.2005.0409
 

 
 
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1 comments:

Anonyme a dit…

Merci pour ce super article !

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